La photographie a pris très tôt sa place à la Société de Géographie de Lille. Dès le début des années 1880, l'association commence à recevoir des photographies de ses membres correspondants et des explorateurs qui viennent faire le récit de leurs exploits lors des conférences. La collection photographique de la Société s'enrichit par ailleurs des clichés pris lors des excursions touristiques que la société organise dès sa fondation. Le rituel photographique devint rapidement incontournable, et permit à la société de se constituer progressivement une importante photothèque, majoritairement constituée des clichés pour projection, les plus belles images ayant été regroupées dans des albums. Ces photographies jalonnent une période allant du début des années 1880 à la fin des années 1920.
Le fonds contient également des diapositives souples mais les diapositives sur verre, aussi appelées positifs pour projection, en constituent la majeure partie. Ces diapositives sont des documents d'archives particuliers, dans le sens où elles représentent des sources historiques, autant par les informations qui y sont chimiquement captées, que par leur support même. En effet, elles sont les témoins privilégiés d'un mode de communication particulier, les conférences illustrées, et elles nous permettent d'entrevoir le lien qui unissait une société savante désireuse de communiquer à un médium d'un genre nouveau.
SUPPORT
Les plaques les plus anciennes datent du début des années 1880, à une période où l'émulsion argentique remplace les procédés anciens. A partir de 1880, les plaques commencent à être produites de façon industrielle et le procédé au gélatino-bromure d'argent se substitue à l'émulsion au collodion, procédé majoritairement utilisé auparavant. L'industrialisation de la production des plaques de verre eut un effet immédiat sur la démocratisation de la pratique photographique et ce procédé offrait de multiples avantages par rapport aux expérimentations précédentes. D'une part, les plaques argentiques fournissaient un modelé nettement supérieur en raison de leur lenteur et surtout, elles étaient prêtes à l'emploi, ce qui rendait l'opération moins périlleuse. Sur les diapositives, l'émulsion argentique est maintenue entre deux plaques, elle est prise en sandwich, ce qui la rend moins sensible aux chocs et à l'humidité qu'une plaque non doublée. C'est gràce à l'épaisseur du verre des diapositives qu'une partie des plaques a pu être préservée de l'humidité et des attaques de champignons. Le format des diapositives était plutôt plus petit que celui des plaques négatives, le fonds de la Société de Géographie se composant essentiellement de diapositives au format 8,5 X 10 cm.
CONSERVATION
Les photographies sur verre sont des supports particulièrement fragiles, sensibles aux variations de températures et à l'humidité : une partie de la collection a été endommagée, en raison de mauvaises conditions de conservation. Sur les 7 à 8000 plaques données par l'association, seules 5000 ont pu être récupérées. En 2006, ces plaques de verre ont fait l'objet d'une campagne de nettoyage et de reconditionnement en pochettes neutres. Une partie des plaques a été numérisée, ce protocole permettant de leur assurer une bonne conservation en limitant les manipulations, tout en les communiquant au public. L'inventaire du fonds de la Société de Géographie de Lille est disponible sous la cote 174 J, les plaques de verre formant les cotes 174 J 713 à 174 J 721.
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